Néospiritualité du web : la conspiritualité

Il y a souvent des choses désagréables dans le monde, surtout lorsqu’on l’étudie tous les jours. Mais il y a pire encore : étudier le comportement humain. Si vous connaissez les grandes lignes des études de Skinner, vous ne connaissez rien de ses études.

Représentation de la capillarité conspiritualiste entre mystique et scientisme

Représentation de la capillarité conspiritualiste entre mystique et scientisme

C’est comme cela que je pourrais introduire cet article car au même titre que les religions, les conspiritualismes partent d’abord d’un ouï-dire d’une source de confiance. Un article de journal sur l’alimentation suffit à dire que « cela ne peut être que vrai alors je diffuse ce que j’en ai retiré ». Ainsi sonne l’avènement des groupes : une personne traduit un message déjà tronqué ou explicitement construit pour être réfléchi mais pas compris en son sens fondamental et diffuse et professe une idéologie.

Avant de commencer, un article sincère ici : Traité de la conspiritualité.

Alors qu’est-ce que la conspiritualité ?

On ne peut pas parler de conspiritualité sans citer un article scientifique du chercheur indépendant sur les spiritualités alternatives qui a cosigné une étude avec David Voas, professeur en étude des populations à l’Institut pour le Changement Social de l’Université de Manchester. Il est le directeur du programme national britannique pour l’étude des valeurs Européennes et co-directeur de « la Religion britannique en chiffre » qui a été fondé par le programme de recherche Société et Religion (AHRC/ESRC)

Ces deux personnages ont publié une de leurs recherches intitulée « Émergence de la conspiritualité » dans la Revue scientifique des religions contemporaines. Ils ont ainsi définit les choses comme suit :

Les groupes New Age dominés par les femmes (avec un regard positif sur un Soi), et le domaine de la théorie du complot largement dominé par les hommes (un regard négatif sur la politique mondiale) peuvent sembler antithétiques.

Cependant, il existe une synthèse des deux qui est aujourd’hui appelé Conspiritualité.

Nous avons définit, décrit et analysé ce système hybride de croyance qui, bien qu’il fut beaucoup remarqué, n’avait encore jamais reçu aucune attention scientifique.

La conspiritualité correspond à un mouvement organisé sur internet enflant rapidement, exprimant une idéologie alimentée par la désillusion politique et la popularité des visions alternatives du monde [physique]. Ils sont constitués de quelques célébrités [nationales ou] internationales, issues de la télévision, de la radio, des écrivains, des musiciens ou des cinéastes.

Ces groupes offrent une large philosophie politico-spirituelle basée sur deux convictions fondamentales :

  • La première est la très classique théorie du complot [qui est confondue avec lobbying, groupe de pression, manipulation de l’information et autres termes pour définir des informations bien plus précises].
  • La seconde est enracinée dans les théories Nouvel Age (New Age).

Dans ces visions de théorie du complot, un groupe secret contrôle tout de manière dissimulée. Et dans la théorie prédominante New Age, l’humanité est l’objet d’un changement de paradigme dans une forme de conscience.

Les partisans croient que la meilleure stratégie pour faire face à la menace d’un « nouvel ordre mondial » [New world order] totalitaire est d’agir suivant une vision du nouveau paradigme d’un monde éveillé.

Je dirais aussi que ces groupes sont souvent infestés par d’autres groupes conspiritualistes comme les Vegans [1][2][3][4][5], les religieux pratiquants souvent anti-impérialistes américains (pour les groupes exo-USA), les raéliens [6], les spiritualistes, les néo-hindouistes occidentaux (dérivatif du gandhisme par exemple) [7][8], les bouddhistes occidentaux [9][10],… Nous pourrions également ajouter que les conspiritualistes souhaitent se mettre en marge des mouvements libertaires & libres penseurs, mais également des religions. En ce sens, ils font la promotion d’une certaine spiritualité, ou termes affiliés décrivant des concepts tant physiques que moraux et mystiques tels que renouveau, qualité de vie, transcendance, changement de dimension, essentialisme,…

Les scientifiques, dans l’étude, exposent plusieurs générations de groupes conspiritualistes notamment les pré-2001, et l’après 2002 ; avec les attentats du 11 septembre 2001 comme pivot.

L’exemple est pris avec John Perkins qui a sorti son livre en 2004, Confession d’un assassin financier. Bien que son livre fut très terre-à-terre, les transcriptions qui ont été donné contingentèrent de nombreux groupes qui traduisirent son autobiographie comme l’effet d’un groupuscule obscurantiste international à l’instar de Project Camelot fondé en 2006. Le même problème est arrivé avec les travaux d’un certain Jacque Fresco. Des groupes initièrent une mauvaise traduction de ses techniques et l’un d’entre eux se fit appeler le Zeitgeist Movement en 2008.

Les composantes du conspiritualisme misent souvent sur l’infrastratification (stratification de l’intérieur, esprit) pour s’organiser en faisant la promotion de l’absence de stratification institutionnelle. Leur assemblée est constituée de fans et de followers. Leur doctrine part de l’incompréhension d’une idée de base, ayant pour des thèmes aussi variés que l’ingénierie, la science, la géopolitique, ou l’économie. Leur forme d’organisation pose des paradoxes physiques intemporels. La réflexion de fond est toujours mystique mais pouvant, dans certains cas les plus anciens, paraître publiquement matérialiste. Par exemple, Project Camelot part d’une intention basée sur la vision clairement spirituelle d’une inception transcendantale. Zeitgeist Movement quant à lui œuvre par la croyance gandhiste néohindouiste occidentale (autoélévation de conscience, croyance du centième singe, essentialisme), travestissant des idées finalistes en pseudo-déterminismes.

Les auteurs parlent de clientélisme de la spiritualité :

Le changement, ou la tranformation, est un thème-clé que la conspiritualité a adapté de secteurs-parents. Les clients cherchent à exposer et/ou déposer une gouvernance de l’ombre. Les idées font que les autres deviennent « éveillés et ouverts », ou change leur conscience, encourageant ainsi le groupe. L’humanité entre dans un nouveau paradigme. Les gens s’éveillent à la Vérité (nous sommes tous connectés) ; rappelons-nous qui nous sommes vraiment (des êtres spirituels avec une puissance infinie) ; voyons l’illusion (notre projection) ; dire non à la tyrannie (assumer la responsabilité personnelle – la gouvernance de l’ombre existe parce que nous l’autorisons à exister).

À partir de là, chacun fait son marché.

Cela ne peut être plus clair qu’en cotoyant ces groupes à titre expérimental. Leurs zones de discussions, moyens de pressions et de persuasions, l’approche systémique et systématique dégagés des groupes permettent de découvrir l’envers réel du décor. À l’instar de l’idéologie raélienne ou communiste qui pourrait être lisible comme un exutoire matérialiste athée, n’est qu’une spoliation des croyances idéologiques de la traduction d’études d’une poignée de personnes.

Les groupes, quoiqu’ils en disent, ne peuvent se fonder sans conspiritualité qu’après la recherche ordonnée, intellectualiser l’idée de base afin non pas de concevoir un hypothétique régime (dans tous les sens du terme), mais une calcification de l’idiome pour en dégager l’aspect physique et non-animiste.

Merci de cette lecture.

2 réflexions sur “Néospiritualité du web : la conspiritualité

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